Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bibliographie critique de géographie
27 novembre 2014

Population, démographie du monde

(page mise à jour le 31 octobre 2019)

PISON, Gilles, JACQUART, Albert (préface), Atlas de la population mondiale. Faut-il craindre le vieillissement et le dynamisme démographique ? Autrement, 2009

Pison Atlas pop mdleLe dernier ouvrage sur le sujet est idéal pour liquider rapidement les stéréotypes tenaces sur le sujet, du type : « nous allons bientôt être surpeuplés ». Il y a 7,2 milliards d’habitants sur terre (on trouve un comptage en temps réél ici ou avec plus de chiffres annexes, ici) . Cette masse s’accroit de 1,15%/an, et ce rythme d’accroissement naturel se ralentit depuis 1995. Il y a sur les surfaces émergées du globe une densité moyenne de 45 habitants/km2 (ce dernier chiffre n’est pas dans l’ouvrage), les hommes ont en moyenne une espérance de vie à la naissance de 67 ans. L’ouvrage présente bien sûr les outils de la démographie, qui sont statistiques mais pas seulement. Il met à jour, dans l’esprit du lecteur, le modèle de transition démographique, appris en classe de seconde en général, mais qui mérite d’être mis à jour.

Et justement, une bonne mise à jour du concept se trouve ci-dessous :

« Transition démographique » LEBRAS, Hervé, Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés

Les 2 auteurs ont mis à jour leur publication lors de la réédition de 2019

Atlas PISON BALAVOINE 2019

On peut aussi entrer dans le sujet par un livre de poche écrit par MATHIEU, Jean-Louis. La population mondiale, est un format poche de 95p.

Mathieu

      Plus de précision ? C'est ci-dessous :

NOIN, Daniel, Géographie de la population, Colin U, 280p, 2005, 7ème édition.

Noin Gie popOn trouve ici une présentation de la population mondiale très complète. Mais on se heurte vite au fait que D. Noin est un homme pressé et trop intelligent pour être facilement compris. Pressé : l’auteur n’hésite pas à rééditer des chiffres, schémas et cartes qui ont 15, 20, 30 ans. L’intérêt en terme de méthode est intact, mais le lecteur scrupuleux devra compléter sa lecture par la fréquentation de Wikipedia, de Population Database… ce lecteur scupuleux aura ainsi l’impression d’être un poil plus intelligent que D. Noin. Mais comment est-ce possible ? D. Noin, qui a passé sa vie dans les chiffres de la géographie, qui est, nous dit la quatrième de couverture, président honoraire de la commission « population » de la fameuse Union géographique internationale, parle la langue technique de ceux qui ne se laisseront jamais piéger par les ambiguïtés des statistiques. Mais le revers de ces qualités est la difficulté à mettre en évidence, au fil des pages, ce qui est essentiel et que le lecteur, qui a soif, attend longtemps : le planisphère de la population mondiale n’apparait qu’à la p 44. La diversité des population (partie III) commence par la diversité culturelle, religieuse… l’auteur est donc loin, ici, d’un lieu commun répandu par beaucoup de géographes, présentant les 7 milliards d’humains animés, dans leur comportement et dans leur imaginaire, par la mondialisation. L’auteur n’est donc pas dans le vent, la masse colossale des habitants du monde non plus. Mais la masse colossale des arguments du livre nous dit qu’il a raison.

Les éditions A Colin ont fait réécrire le manuel par Gérard François DUMONT, qui passe à 248p, et où "la" population mondiale passe au pluriel (2018)

 

Géo des pop DUMONT

 

 

BEAUDELLE, Guy,  Géographie du peuplement, 190p, 2009, est une référence sur le sujet. 

Beaudelle PeuplementCette référence est relativement peu connue dans le milieu universitaire. En tout cas, beaucoup moins que celle de D. NOIN présentée plus haut, mais on la trouve comme référence donnée par l'inspection générale d'Histoire Géographie sur le sujet. Et pour cause ! le plan de ce manuel est un copier-coller de celui du cours proposé par l'Inspection (... ou plutôt le contraire ?). A savoir : l'auteur commence par présenter les foyers principaux et secondaires sur un planisphère ; puis les "déserts" (déserts humains) blancs, secs, verts ou d'altitude. Les explications viennent alors, classées de manière très claires comme explications "naturelles" puis "historiques". Vient ensuite le moment de présenter les évolutions démographiques (qui sont sur le temps long, n'en déplaise à tous les prophètes de "l'invasion" ou du "péril"...). Enfin un chapitre sur la distribution à plus grande échelle finit le livre : c'est l'occasion, pour le géographe, de réviser son Von Thunen et son Christaller.

 

ZANINETTIZANINETTI, Jean-Marc, Géographie des peuplements et des populations. L'homme sur la terre. PUF, collection Licence, 2011 (réédité depuis). Une bonne moitié des connaissances, notions présentées sont les mêmes que celles du livre précédent. L'auteur insiste cependant beaucoup sur la notion d'oekoumène, de transition démographique et les derniers chapitres abordent des champs de réflexion stimulants : notamment le chapitre 7 sur les "perspectives démographiques", qui écorne un peu -beaucoup- les statisticiens qui font les chiffres mondiaux. A la fin du livre, J.-M. ZANINETTI nourrit la question "la terre est-elle vraiment surpeuplée ?" et entre dans le débat public dont on ne pourra faire l'économie. Tout cela en fait notre ouvrage préféré sur le sujet.

 

DAVID

Par rapport aux autres ouvrages présentés plus haut, le manuel d'Olivier DAVID a le mérite d'approfondir les migrations. Colin Cursus, 324p, 3ème édition, 2015.

 

 

 

 

          Envie de changer d'échelle ?

Pour plus de précisions sur la population, il faut changer d’échelle et passer à la géographie régionale (voir la catégorie "régions du monde"). On trouvera donc des réponses aux grandes questions démographiques mondiales en fonction des régions où elles se posent. Pour les caractères de masses de population énormes, voir Chine et Inde. Pour la question de la « résistance à l’entrée dans la transition démographique », voir Afrique. La question de l’ « explosion urbaine », elle, est traitée dans les villes. Pour la situation d’une population en forte baisse, voir Russie (celle-ci perd presque un million de personnes par an !). Pour les pays européens, les analyses sont nombreuses et bien sûr, il y a une partie population pour la géographie de la France.

Cette géographie de la population est la première étape de la connaissance géographique, nous en sommes convaincus. Au diable les monographies régionales, nationales ou mondiales qui ne commencent pas par ce point de départ !

Par contre, pour les étapes suivantes, Bibliographie Critique de Géographie a moins de certitude car le monde est si varié qu'une fois les hommes comptés et placés dans leur territoires, la terre parle de différentes choses. Le géographe doit donc s'adapter et ne pas parler du Bénélux (par exemple) comme il parlerait d'un morceau de la Pampa (par exemple). L’ordre dans lequel on aborde les thèmes à l’échelle mondiale reflète bien entendu l’importance des phénomènes évoqués. Plusieurs pistes sont alors justifiables : les aspects civilisationnels ? culturels ? la vie politique internationale ? la géographie physique ? la conflictualité ? la création de richesses ? 

A l'échelle du monde en tout cas, nous avons la conviction que cette création de richesses est le 2ème phénomène marquant après la population. C'est pourquoi nous invitons nos lecteurs à se rendre à présent sur la page "géoéconomie, la mondialisation"

Publicité
Publicité
Commentaires
Bibliographie critique de géographie
Publicité
Archives
Publicité