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Bibliographie critique de géographie
22 octobre 2015

Europe généralités

Delta Oural

 (Page mise à jour en août 2022)

Le surprenant delta du fleuve Oural, au Kazakhstan et en mer Caspienne, non loin de la ville d'Atyraou, est une limite de l'Europe "naturelle" tracée au cordeau : belle allégorie du continent (image wikipedia.org/Oural_(fleuve). Le Nord étant en haut de l'image, l'Europe est à gauche, l'Asie à droite.

 

          Des synthèses de géo sur l'Europe continent

Commencer cette page de blog par cette coupure rectiligne, précise, claire, qui fait une limite de l'Europe, c'est presque de la provocation tant les débats sur ces limites, les questions sur l'"identité" européenne polluent l'"espace vital" (nouvelle provocation) des géographes qui veulent parler de l'Europe. 

Heureusement, il existe une tribu d'irréductibles géographes qui résiste en parlant néanmoins de l'espace européen. Les trois premiers livres présentés ici sont leurs oeuvres.

 

CARROUE RUIZ etcCARROUE, Laurent, RUIZ, Claude, COLLET, Didier, ont écrit ce qui est à notre goût le meilleur manuel de géographie sur l’Europe, qui s’appelle simplement L’Europe . Il est paru chez Bréal, dans la collection Prépas Géographie, en 2006 et fait 302p (ici : image d'une édition plus récente). L’ouvrage évoque d’abord les particularités de l’Europe aux plans de l'héritage de peuplement, de la civilisation, des droits de l'homme ; l'Union européenne est présentée en tant que principale "dynamique géopolitique" du continent, ce qui n'empèche pas les auteurs d'en rendre bien compte. Mais c'est à partir du chapitre 3 que les choses intéressantes commencent dans ce livre, avec la population, et le bilan de la production de richesses par région (on sent que l'approche géoéconomique du livre est inspirée par Laurent Carroué). Puis les thèmes se déroulent logiquement, souvent abordés comme des "systèmes" productif, énergétique, industriel, etc. Vers la fin de l'ouvrage, le chapitre 5 est une typologie régionale intitulée « les 4 Europes » (qui méritent d'être citées : Europe du Nord-Ouest, Europe du Sud, Europe Centrale et Balkanique, Russie -si, la Russie !-). Au plan de la méthode c’est un bon livre car on y trouve un document par page en moyenne. Bravo pour cela ! Alors il faut le reconnaitre, l’ouvrage que nous plébiscitons ici a un plan à tiroirs. Mais un plan à tiroir adapté à la réalité, qui commence donc (à peu prêt) par la population, comme nous le revendiquions déjà ici, en disant qu'il valait mieux "notre plan à tiroirs à nous" que n'importe quoi. Pour être tout-à-fait critique sur le livre de CARROUE et alii, il faut dire que les thèmes abordés le sont souvent de manière incomplète : il manque en effet tel pays, on n’a pas réussi à trouver une définition unifiée de tel ou tel aspect, ce qui donne des résultats invraisemblables… Umberto Ecco a bien raison de dire que « la langue de l’Europe, c’est la traduction » Or c’est tout le malheur de la connaissance géographique sur ce continent : on rêve d’un bon ouvrage (ou d’un bon site Internet, ou d’un bon spécialiste, enfin bref de n’importe quoi qui pourrait nous renseigner clairement, de manière synthétique) sur l’industrie en Europe, ou sur les villes en Europe, ou sur l’eau en Europe, la navigation fluiviale, bref on rêve de bons éclairages sur la bonne quinzaine de thèmes qui à l’échelle de l’Europe attendent un écrivain, un dessinateur de cartes, une bonne synthèse. Ca se traduirait facilement. Cà donnerait corps aux débats à l’échelle européenne.

 

AdoumiéUn collectif de géographes a publié, en 2013, ce manuel qui a lui aussi le mérite d'être clair (Hachette, collection Supérieur). Le titre, Géographie de l'Europe, ne trompe pas. Les interrogations historiques sont circonscrites au chapitre 1, les 15 chapitres restants sont dans le vif du sujet. Les auteurs sont ADOUMIE, Vincent, DAUDEL, Christian, ESCARRAS, Jean-Michel, DELAHAYE, Emmanuelle.

 

 

 

 

Dumont VerluiseLa dernière version de la Géopolitique de l'Europe écrite par Gérard-François DUMONT et Pierre VERLUISE est sous-titrée "de l'Atlantique à l'Oural" (2015). C'est la garantie, dès la couverture, que la moitié du livre ne sera pas un questionnement sur les limites. Le premier auteur est aussi la garantie que les questions démographiques seront bien présentées.

 

 

 

Nous sortons de notre village d'irréductibles géographes qui restent attachés au territoire. Il faut bien rendre compte de la géographie la plus lue, la plus promue, la plus vendue même si elle ne nous parait pas très utile à la connaissance géographique. Alors on va commencer par se rassurer sur deux points : on ne manque pas d’ouvrages portant sur la « géophilosophie » de l’Europe, ni sur la géohistoire du continent. Vous vous dites qu’il est urgent de se poser toujours plus de questions sur ces deux thèmes ? Les références suivantes sont faites pour vous :

Nvelle Europe BECKOUCHE 2008BECKOUCHE, Pierre, RICHARD, Yann, et al, Atlas d’une nouvelle Europe Autrement, 2008. L’ouvrage renseigne utilement sur les faits principaux de l’Europe, c’est-à-dire dans le désordre : échanges, richesse, population, migrations, etc. Mais si la collection Atlas des éditions Autrement nous a habitué au meilleur, cet ouvrage nous plonge dans le désarroi, puisqu’il réussit le tour de force d’éviter son sujet. Il est vrai que le sous-titre, "L'Ue et ses voisins, vers une région mondiale" a déjà de quoi dérouter : il existe en effet une "politique de voisinage" de l'Ue, mais ce n'est pas l'objet de ce livre ; la notion de  "région mondiale" est complètement creuse en géographie, elle ne correspond pas à un concept éprouvé. Veut-on y évoquer au futur une "économie-monde" à la Braudel ? Hasardeux ! Bref çà sent le projet politique inavoué. Et on s'éloigne de la géographie... sous « une nouvelle Europe », finalement, mettez ce que vous voulez.

Grosseuropa éd 2013D’ailleurs le même livre change de nom lors de sa réédition. Il s'appelle désormais « Atlas de la Grande Europe - Economie, société, politique ». Mais il ne définit pas plus précisément le territoire, ni même la société présentée.  C’est donc botter en touche : le résultat est finalement que ce livre, pourtant bien vendu car il répond à une demande éditoriale, englobe parfois des morceaux d’Asie (Turquie, Israël…), parfois pas, et tout le Maghreb.

La lecture d’un livre de ce type met mal à l’aise, alors nous aimerions vous rassurer.

- D’abord en vous disant que effectivement, les travaux de recherche sur le continent européen manquent. Ils butent sur le problème des traductions et sur l’extraordinaire diversité du continent. Ils butent aussi sur le fait qu'il n'y a de financements de recherche que pour parler de certains aspects de l'Union européenne.On ne va donc pas trop en vouloir aux géographes qui écrivent un peu n'importe quoi sur l'Europe.

1- Rassurez-vous aussi parce qu’en vous penchant sur l’Europe délimitée de l’Atlantique à l’Oural, et dénoncée comme « plon-plon », vous connaitrez bien mieux votre sujet que vos députés européens, c'est évident. (cf le titre du livre de DUMONT cité plus haut)

2-Seconde raison de vous rassurer, en étudiant l'Europe de l'Atlantique à l'Oural, vous connaitrez mieux votre continent que bien des « spécialistes » de l’Europe qui en fait ne sont spécialistes que du questionnement de l’idée européenne. Le livre suivant en est peut-être la meilleure illustration :

LevyLEVY, Jacques, Europe une géographie . Hachette Supérieur, 1997, 280p. Reconnaissons à l'ouvrage d'être très documenté (une centaine de documents) ; d'être bien organisé. Il comporte une réflexion régionale originale (les "quartiers d'Europe" du chapitre 7), l'auteur a raison de parler du "problème de la Méditerranée" pour l'Europe, du "problème Russie". Son idée des "gradients d'européanité" comme par exemple la modernité, est fort intéressante. Il présente une "démarche" méthodologique qu'il dit adaptée au continent, même si c'est plutôt une démarche de sociologie, ou de philosophie, qu'on appellera géosophie. En effet, dès l'introduction vous êtes prévenus : l'Europe n'est qu'un "problème complexe". Partant de là, prennez vos cachets d'aspirine pour lire la suite : le tableau géographique de l'Europe est "impossible" ; l'Europe est une "invention" au sens historique ; on a droit au fil du livre à une avalanche de pluriels ("les communautés européennes" "les territoires de la géopolitique") et des aller-retours étourdissants entre passé et présent (l'Europe serait un "réseau hanséatique").

Le deuxième grand problème de la bibliographie générale sur l’Europe est l’invasion d’ouvrages qui sous un titre comportant le mot « géographie » écrivent surtout une histoire du continent. Nous tenté d'établir le hors-jeu de cette géographie à la sauce histoire dans ce billet de blog. Mais le hors-jeu est tellement fréquent qu'on le trouve quasiment dans chaque billet de blog, donc ici aussi : 

Identité Europe ColinVANDERMOTTEN, Christian, DEZERT, Bernard, L’identité de l’Europe. Histoire et géographie d’une quête d’unité, Colin, U, 300p, 2008. On cherchera dans ce livre des bribes de géographie. Mais c'est une géohistoire assez imbuvable. Curieusement, après un chapitre 1 "introduction" qui tente de nous expliquer que l'Europe est un concept et non un territoire, le chapitre 2 présente la géographie physique du continent : les Alpes, le trait de côte, les climats. Puis on rencontre un chapitre mêlant l'Empire romain, la vigne et la ville médiévale. Et la confusion perdure jusqu'à la la fin de l'ouvrage. Au moins, le titre nous avait mis en garde, en mêlant histoire et géographie. Le mélange n'est pas réussi ; aucun des deux ne semble abouti.

 

Le petit livre de Sylvain KAHN, Géopolitique de l’Union européenne, 128 p,  sombre sur le même écueil : ce n'est quasiement que de l'histoire. Mais encore une fois, à la sauce géographie, çà ne donne rien d'inoubliable. (Attention hors-sujet ! Un peu de rouge sur du vert, presque illisible donc, juste pour conseiller à ceux qui veulent vraiment de l'histoire de lire de vrais historiens, qui en maitrisent la méthode.

On évoquera donc ici :

BAUDIER, Gilles, TEYSSIER, François de, La construction de l’Europe, QSJ, réédition, 2005. P I sur l’histoire de l’Europe depuis l’Antiquité P II sur les institutions européennes, P III sur l’avenir. Certes ce n'est qu'un "Que Sais-Je?", il y a certainement une meilleure référence sur l'histoire de l'Europe mais ici, vous êtes dans une disgression d'un blog de géographie.

et pour l'histoire de l'Union européenne,

ROTH, François, L’invention de l’Europe, de Jean Monnet à l'Union européenne, Colin, Cursus, 2005

BINO, Olivi, GIACONE, Alessando, L’Europe difficile, histoire politique de l’Union européenne, 560p, 2007. Cadre chronologique = depuis le congrès de La Haye en 1948. Présente des questions sur la place des questions nationales, etc

Il ne faut pas oublier l'aspect atlantiste de l'Europe occidentale, on le trouvera dans

BOSSUAT, Gérard, L'Europe occidentale à l'heure américaine, 1945-1952, Complexe.

Et on referme ici la parenthèse hors-sujet)

              Géographie d'une organisation internationale : l' U e

 Sur le sujet, il faut se contenter de peu. Tellement peu qu'on va commencer par évoquer ce qui répond explicitement au sujet. 

Petit Guide

 

Il n'est en effet pas interdit de commencer à connaitre l'Union européenne à travers le "Petit Guide" vendu sur sur les aires d'autoroute et destinés aux enfants qui s'ennuient sur la banquette arrière. Si nous commencons par ce guide, c'est un peu par désespoir tant le territoire de l'Union européenne en tant que telle n'intéresse quasiment pas les géographes. Les autres ouvrages sur le sujet sont donc du même acabit :

 

 

 

 

 

Atlas 28 MERIENNE

 

 

A peine plus approfondi, le petit Atlas de Patrick MERIENNE, maintes fois réédité, fait 48 pages.

 

 

 

 

Atlas fdtion SchumanPlus sérieux : l'Atlas Permanent publié par la fondation Schuman. Difficile à trouver en bibliothèque (mais pourquoi ?) il est composé de 29 chapitres : un sur l'Union et 1 pour chacun des 28 pays. On se retrouve donc hélas, à nouveau, dans une galerie de portraits des 28 pays successifs et non une géographie de l'Ue. C'est bien dommage. C'est une preuve supplémentaire que l'espace de l'Union européenne n'est pas encore descriptible. On se tournera donc vers des sites Internet spécialisés : 

Le site Internet d'Eurostat, en lien ici, devient très riche. Peu à peu, les données sont harmonisées pour permettre de plus en plus de comparaisons. Cela dit, il est normal que les angles de vue soient différents des approches typiques de la statistique française : on y trouvera donc beaucoup d'indices de perception (on y apprendra que les européens ont le moins peur lors d'une marche seul la nuit, entre 25 et 35 ans, question intéressante mais absolument hors des écrans radar des géographes français - Quality of Life : facts and views, p 168, 2015). On trouvera aussi de belles cartes interactives où on découvrira par exemple que que la part des transports de marchandises par route ne baisse pas vraiment, et dans quel seul pays de l'Union elle est inférieure à 50%... pour le savoir, c'est ici. Le lien ne fonctionne pas ? C'est que vous ne vous êtes pas identifié. La Commission Européenne ne va tout de même pas donner les informations à n'importe qui, non ? Pour évaluer l'impact sur l'environnement, on trouvera parmi les dizaines d'entrées possibles cette autre carte interactive montrant la quantité de matériel consommé par personne, ici (on s'étonnera des 31 tonnes par personne en Estonie, alors qu'on est à 12 tonnes en France. Cà mérite une explication, elle n'est pas donnée). Cependant, les dossiers sont téléchargeables gratuitement et en ligne ; on pardonnera donc à ce service statistique de l'Union européenne de faire défiler les communiqués de presse de l'Ue sur l'écran, forcément très orientés politiquement ; on leur pardonnera aussi de traduire peu de choses, presque tout étant en anglais.

Le site Internet touteleurope.eu est pour sa part en français, plus pédagogique, mieux adapté au grand public.

 

 

 

Une-Europe-en-crisePour comprendre ce qui se passe dans les institutions de l'Union, nous n'avons pas mieux à vous conseiller que le numéro 8052 de la Documentation Photographique (2006), certes un peu vieilli mais qui présente la situation bloquée d'après le non français de 2005. Après tout, le blocage est quasiement continu jusqu'à nos jours. Le refus populaire de la directive Bolkenstein s'est juste mué en sourde colère contre l'application de son contenu, en douce. Le respect des procédures, tellement important pour les dirigeants européens, n'a pas tenu 24 heures quand il s'est agit de sauver les banques en 2008. Et on a nommé à la tête de la Commission européenne le dirigeant du paradis fiscal le plus hypocrite de la zone. En tout cas, on apprendra en tout cas avec intérêt ce que signifient les nombreux acronymes compliqués qui permettent à celui qui les connait de pouvoir parler de l'Union européenne en toute aisance. Parmi ceux-ci, juste pour se rafraichir la mémoire : leader 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, etc ; nuts1, 2, 3 ; feader ; feoga ; objectif de budget 1, 2, 3 (qui ne correspondent pas à des budgets bien sûr ! çà serait compréhensible !). On pourra trouver notre propos un peu ironique. Il l'est moins sous la plume de l'auteur, Jean-François DREVET. Il est vrai que l'Union européenne est censée être guidée par Cinq grands objectifs pour 2020, validé par toutes ses instances, qui a pour but de réaliser une croissance économique "inclusive" (le contraire d'"exclusion", ce qui serait une sacrée révolution, la croissance économique de l'Union ces 10 dernières années ayant fait le contraire). En attendant l'"inclusion", il nous parait plus instructif pour comprendre le fonctionnement de l'Union de lire bien attentivement ce "lobby planet" consacré à Bruxelles. Changement d'échelle, donc, et changement de point de vue puisqu'il est réalisé par des ONG. Vous jugerez laquelle des deux versions est la plus proche de la réalité géographique. 

 

Rapport Schuman 2015

FOUCHER, Michel, dirige chaque année la publication du fort intéressant Rapport Schuman sur l’état de l’Union, fondation Robert Schuman. Plein de statistiques en 2012 (millésime consulté), il est composé d'interventions de spécialistes. On y trouve le point sur la politique industrielle, sur l’Ue dans le monde, sur la gestion de la crise financière…

 

 

 

Les références bibliographiques sur la géographie des régions, des pays, des villes, des peuples européens sont sur la page "Europe : monographies sur les pays, régions, villes"               

          Les pays européens, les régions européennes

Concernant la France, il faut se reporter à la catégorie France, bien entendu

L'Espagne, c'est sur cette page de blog

L'Allemagne, ici

La Suisse, c'est sur cette page de blog

L'Irlande, désormais seul pays de l'Ue anglophone, c'est par ici

Concernant l'Italie, la dernière édition de l'Atlas de l'Italie contemporaine est parue en 2019. On en trouve une bonne présentation dans le numéro 57 de la revue Carto (janvier 2020). Le dossier de la revue insiste sur la situation politique actuelle, dans un temps moyen qui nous permet de prendre du recul par rapport à l'actualité si contradictoire. Par exemple il met en évidence la montée d'un phénomène inquiétant qui ne passe pas souvent à la télé, la forte montée ces dernières années des "crimes de haine" surtout orientés contre les immigrés. L'Atlas Autrement pour sa part, met en évidence les réalités de fond. Si la différence classique entre Italie du Nord et du Sud est confirmée par de multiples aspects, parfois les cartes mettent en évidence des réalités étonnantes.

Pour preuve, ces 2 cartes reproduites dans Carto n°57 :

 

Italie cartes

 

d'un côté la fréquentation des musées, forte au Nord et bien moindre dans le Mezzogiorno, met en évidence la différence culturelle entre Nord et Sud. Bien que la densité de musées soit quasiment identique au Sud, la pratique culturelle est quasiment 2 fois moindre. Cela tend à prouver que la population du Sud a "intégré" la précarité. A droite, le pourcentage d'actifs dans l'industrie par régions a ceci d'étonnant qu'elle ne reproduit le classique gradient Nord/Sud.

 

Italie Atlas 2019

 

L'Atlas de l'Italie est écrit par Stéphane MOURLANE, Aurélien DELPIROU, préface de Marc LAZAR. Aurélie BOISSIERE fait la cartographie.

Plusieurs géographies de l'Arménie sont parues récemment, et c'est bien heureux

Arménie 2

A l'ombre de l'Ararat, une géographe en Arménie ne se présente pas comme une synthèse, mais comme un récit de voyage (Transboréal, 316p, 2021). Pourtant la méthode est très géographique. Et c'est bien normal : Françoise ARDILLER CARRAS a écrit une thèse sur le pays (consultable ici), elle est aussi vice-présidente de l'honnorable Société de Géographie. Le livre est donc à la fois plaisant et très instructif : l'auteure fait des descriptions passionnantes, elle agrémente son récit de photos couleur très signifiantes et commentées, elle livre même une dizaine de croquis d'interprétation paysagère,  il y a une carte de localisation. L'itinéraire commence par la capitale Erevan, puis les chapitres correspondent à un tour du pays, on ne reste donc jamais loin des frontières dont certaines sont très problématiques. En lisant l'ouvrage on se sent au plus près de la vie des Arméniens, et les questions plus générales (géopolitiques) sont posées. Comme le rôle particulier du fleuve Araxe, les conséquences du conflit avec l'Azebaidjan... l'évocation de la vie des bergers des monts Urts, au chapitre 3, est une pépite.

 

Arménie

L'Arménie et les Arméniens de Michel MARIAN est sorti dans la collection "en 100 questions". Cet auteur là n'est pas géographe et ça se voit tout de suite : une des 2 seules cartes du livre, simple carte de localisation est centrée sur la Syrie (p128) ; beaucoup de questions sont historiques. Mêmes celles consacrées à des sujets typiquement géographiques font de logues disgressions historiques (comme la question 2 "où se trouve l'Arménie"). Cependant, d'autres présentent un intérêt géographique évident et viennent compléter l'ouvrage précédent, cité plus haut. Il s'agit (liste non exhaustive) de la question 43 "qui migre ?", la question 50 "quelles ressources ?" (grrr la définition de ressource est bien fantaisiste...) , la question 56 "du tourisme dans l'avenir ?", la question 57 "qui sont les partenaires commerciaux ?" , la question 82 'Les Arméniens sont-ils toujours dans la main des Russes ?", les questions 87 et 88 "le Haut-Karabagh" et "La guerre du Haut-Karabagh de l'automne 2020". C'est sur ce conflit, essentiel pour l'avenir du pays que se termine le livre. Il explique certainement les récentes publications sur ce petit pays (29 800km2, 3 millions d'habitants), lointain. On y apprend que le différent entre l'Arménie chrétienne et son voisin en 2 morceaux, l'Azerbaidjan est loin d'être réglé, puisque le corridor de Latchine (en truc) ou de Berdzor (en arménien), qui relie le Haut-Karabagh et l'Arménie est devenu très vulnérable. Une invasion complète de ce Haut-Karabagh, si contesté, est donc désormais très facile pour l'Azerbaidjan, ce que l'Arménie, et peut-être la Russie, n'accepterait pas.

Les ouvrages suivants n'ont pas pu être consultés par Bibliographie Critique de Géographie :  

geop Armenie

Géopolitique de l'Arménie, de Tigrane YEGAVIAN (préface de Gérard CHALIAND), éditions Bibliomonde, 2022, 198p

ARMENIE

L'Arménie et les Arméniens de A à Z, de Corinne et Richard ZARZAVATDJIAN, Grund, 2020, 256p.

ARMENIE 2

Géopolitique de l'Arménie, Gaidz MINASSIAN, Ellipses, 2005, 124p.

 

 

 

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