Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bibliographie critique de géographie
2 août 2019

Les espaces ruraux en France

(page mise à jour en août 2022 - 19 références d'ouvrages données)

Génial. Ce qui s'est passé dans la tête de ceux qui écrivent les sujets des programmes de concours est génial. Certainement piqués au vif par le slogan trop facile du "tous urbains", ils se sont rebiffés en mettant les espaces ruraux (en France) au programme des concours. Ils ont eut bien raison. Mais disons le clairement, ils ont aussi contribué à sauver la géographie du naufrage. Valider l'idée que l'espace rural n'aurait plus de différences avec l'espace urbain eût été nier l'existence du territoire, tout simplement. Valider le "tous urbains", ce serait mettre en quarantaine la très fertile et passionnante entrée dans la géographie par le paysage. Valider l'"hypo-urbain" ou "infra-urbain", ce serait faire basculer la géographie dans une espèce de science orwellienne où 80% du territoire au moins n'aurait plus aucune logique propre. Enfin, ce serait une catastrophe en terme de réflexion sur les ressorts et les ressources du développement durable.

Beaumont en Verdun

Beaumont en Verdunois. Image du site "Patrimoine du Nord Meusien"

Avec la commune de Beaumont en Verdunois, on commence notre tour de France de l'espace rural par le zéro (zéro habitant, densité = zéro) . Le village détruit en 1916 est officiellement "mort pour la France", c'est pourquoi la commune existe encore et n'a pas été rattachée à sa voisine. Le maire est un militaire nommé par le préfet, les familles des anciens habitants s'y retrouvent une fois l'an. L'absence d'habitant interroge sur ce qu'est, ou n'est pas, l'espace rural.

I   Qu'est-ce que l'espace rural en France ? 

Pour la définition des espaces ruraux, on peut partir des chiffres fondamentaux :

-Sur les 36 500 communes de France, quasiment 32 000 ont moins de 2000 habitants. Elles couvrent 62% du territoire (du territoire métropolitain, puisque les outre mers sont constitués de communes peuplées, mais de souvent faible densité comme Maripasoula - encore un paradoxe qui interroge sur la définition). Ces communes rurales comptent 24% de la population : 11% environ dans des communes rurales périurbaines, 13% environ dans des communes rurales loin d'une ville.

Ou  alors, si on est plus "naturaliste", ou "paysagiste" :

-En France, environ 40 000km2 sont artificialisés (= bétonnés : sont couverts de goudron ou de constructions). Le reste, c'est 93% composés de surfaces qui ont des caractères ruraux :  180 000km2 de champs (33%), 100 000 km2 de prairies ou d'alpages (19%), 20 000km2 de vergers ou de vignes (4%), 150 000 km2 de forêts ou de broussailles, maquis, garrigues... (28%) et 50 000km2 d'eaux (9%).

Nous venons de présenter 2 approches de l'espace rural. Mais pourtant, celle qui est promue par l'Etat français, et reprise par les administrations, les profs, les ingénieurs, les médias, etc. n'est pas celle là. Il s'agit de considérer que l'espace rural n'est pas seulement le négatif de l'espace urbain (qui lui est définit précisément), mais une sorte de sous-urbanité. Cela donne une définition de l'INSEE qui correspond à (accrochez vous, hein...) "espace rural / espace à dominante rurale / cette définition n'est plus en vigueur / autres catégories" ... voilà qui est clair, super clair. Vous n'en croyez pas vos yeux ? c'est pourtant écrit ici, sur la page des définitons de l'INSEE, mise à jour en 2016. Vive la France ! Le seul pays où l'Etat considère que 70% de son territoire est "infra urbain" ou "hypo-urbain", selon les termes abscons, inopérants et inusités qui plaisent aux cercles ministériels et aux géographes les plus en vue (que l'on appellera géographes de cour avec une pointe de critique)

Quoi qu'il en soit, la discussion de la définition même de la limite urbain / rural se trouve dans notre Bibliographie Critique de Géographie de la Ville en France. Elle était faite à partir du cas du village de Saint Pierre Roche dans le Puy-de-Dôme.

II    Des synthèses bien pratiques

 

DOC PHOTO 2019 5

Le numéro 8131 (n°5 de 2019) de la Documentation Photographique est incontournable sur le sujet. Ecrit par Monique POULOT et François LEGOUY, il présente bien les différentes questions sur le sujet. Bien entendu, le mic-mac des définitions à géométrie variable (déjà évoqué plus haut) est abordé dès le début. Les auteurs font le point sur l'"agricolisation" des espaces ruraux, puis sur la sociologie des campagnes, avec les néo-ruraux, la "ruralisation" des villes et bien sûr l'"urbanisation des campagnes". De multiples cartes sont bienvenues : par exemple sur l'avancée de la forêt (p26), la part des surfaces agricoles en bio (p49), les résidences secondaires (p55)... Des sujets originaux sont abordés comme la mode du rural branché - idéalisé (pp7-8), le retour des "marchés de plein vent" (p39), le clivage des âges (avec en sous-entendu l'économie présentielle - p34). Même s'il est facile de critiquer un ouvrage aussi synthétique, le lecteur pourrait être frustré pour 3 motifs :

1-d'abord à cause du traitement superficiel de l'environnement :  artificialisation des sols, géographie physique des masses d'eaux, biogéographie... La biodiversité ne saurait se réduire à quelques parcs naturels (p31).

2-Au plan de la méthode, l'approche par le paysage, reposant sur de belles grandes photos bien commentées, tant louée ces 20 dernières années, n'a pas vraiment été utilisée

3-Enfin les auteurs oublient souvent de penser à différentes échelles (leur réflexion n'est pas très multiscalaire) : il n'y a aucune référence aux Outre-mers (et qu'on ne se cache pas derrière le prétexte que les communes ultramarines sont souvent urbaines, ce n'est qu'une illusion administrative). La comparaison avec les pays voisins,  tellement riche, n'apparait pas. Heureusement, un autre numéro de la revue en parle de manière brillante : 

 

campagnes européennes DIRY

Complémentaire, le précédent numéro de la Documentation Photographique consacré aux campagnes en Europe date de décembre 2000, il a été écrit par Jean-Paul DIRY (numéro 8018). Certes, le sujet n'est pas "les campagnes de France", mais justement, à l'échelle européenne - donc comparative - la réflexion sur la ruralité est la plus féconde. Pourquoi ressortir du placard un numéro qui a presque 20 ans ?

doc phot déc 2000 p58

La page 84 (ci-dessus) est consacrée aux "campagnes vivantes", un concept très intéressant qui nous vient de Jean RENARD, et qui fut consacrée lors du colloque du même nom à Nantes en 2000. Pour faire simple, une campagne est vivante non pas seulement quand elle est dynamique au plan de la population, mais aussi quand elle a une diversité d'activités, comme sur la photo la campagne suisse entre Berne et Neuchâtel. (Nicole CROIX [dir.], Des campagnes vivantes, un modèle pour l'Europe ? Mélanges offerts au professeur Jean Renard, PUR, 2000, 696 p.) Cette notion est essentielle, elle donne un horizon d'action. Elle fait suite au constat scientifique réalisé dès 1989 par Bernard KAYSER, qu'on trouve dans La renaissance rurale. Sociologie des campagnes du monde occidental, Colin, 1990, 316p (couverture de la réédition de 1997)

KAYSER

Résumons-nous. Pour la mise en contexte, il faut donc d'abord se débarrasser des 2 stéréotypes qui datent de la guerre : stéréotype de l'exode rural (qui concerne de moins en moins de communes en France), et stéréotype de la diagonale du vide (on pourra régler son compte à Roger BETEILLE en lisant le très intelligent 4ème "Mystères de la population française" de Hervé LE BRAS, 2007 "le désert français est une image dépassée"). Ensuite, réaliser comme l'a fait Bernard KAYSER à la fin des années 80 qu'il y a une renaissance rurale. Enfin, et c'est toute la problématique d'aujourd'hui, chercher à savoir si les campagnes sont de nouvelles cités-dortoir, ou des sun-cites-ou-plutôt-sun-régions-pour-retraités-à-la-française ou si elles ont bien une dynamique autonome. Si c'est le cas, s'il y a diversité du tissu social et économique, alors on peut parler de campagnes vivantes.

JEAN PERIGORD

Nous avons hésité à présenter le petit livre de Yves JEAN et Michel PERIGORD car il ne fait que 128 pages (c'est le nom de la collection), n'a pas d'illustrations et reste un peu théorique. Mais justement, il est fort utile pour une connaissance simplifiée, et un peu théorique donc, du sujet. A compléter avec plein d'exemples à faire soi-même... et pour cela rien de tel que de savoir faire un bilan géographique de tel ou tel territoire rural à la manière de ce que nous avons présenté dans notre billet de blog sur les monographies régionales de la France.

 

BOURON GEORGES

Pour aller plus loin, un livre réçent en 288 pages rend bien compte de la diversité des campagnes françaises. Les territoires ruraux en France est devenu récement l'incontournable et attendue synthèse sur le sujet. BOURON Jean-Benoit (responsable par ailleurs du site Géoconfluences), GEORGES Pierre-Marie, Ellipses, 2015 pour la 1ère édition

Avant de passer aux thèmes particuliers, bien sûr, les manuels s'appellant Les Espaces Ruraux en France sont nombreux, une dizaine grâce à la mise du sujet aux concours de l'enseignement. Cette page sera mise à jour si, après lecture rapide, il apparait que certains traitent de thèmes particulièrement nouveaux, originaux. C'est le principe même des thèmes de concours que de faire creuser la recherche, et donc un peu la conscience collective, dans certaines directions. Voici quelques un de ces ouvrages.

Avant de passer aux thèmes particuliers, bien sûr (2), il ne faut pas négliger la dimension paysagère du sujet. Presque tous les paysages ruraux de France, outre-mers compris, sont des "paysages patrimoniaux", qui sont utilisés par les logos, dans les discours politiques, par les publicités ; on les reconnait dans les émissions télévisées, dans les décors de cinéma... pour preuve le succès des Grand Atlas de la France Rurale (494p, A Brun, 1989) ou du plus réçent Atlas la France de nos campagnes du bocage normand au maquis corse, (2008, 239p) beau livre d'images des éditions Atlas.

 

ATLAS PHOTOS

 

III   Des essais traitent de thèmes précis mais passionnants

TESSON 2016 chemins noirs

Du côté du roman géographique, il est possible d'entrer dans le monde rural par les Chemins Noirs de Sylvain TESSON (2016, Gallimard, 144p). L'auteur raconte sa travrsée de la France à pieds, du Mercantour au Nez de Jobourg. Mais l'auteur du Traité sur l'immensité du monde a choisi les itinéraires les plus improbables, ceux des chemins noirs des cartes IGN, pour parcourir la France rurale. Il s'agit donc finalement d'un roman sur les très faibles densités, sur le "rural profond" de l'INSEE des années 1990, que certaines administrations persistent à appeller "hyper rural" (nom d'une des 2 références bibliographiques données dans le récit, à savoir le rapport sénatorial sur l'hyper ruralité) .

Cette page wikipedia a quelque chose de très intéressant, et surtout elle donne au géographe l'exemple qu'il lui faut pas loin de chez lui. Il s'agit de la liste des communes de France les moins denses.

 

LE GOFF Fin du village

Le sociologue Jean-Pierre LE GOFF écrit en 2012 une SOCIOLOGIE d'un village en 500 pages, Cadenet. Le "village" en question a tout de même plus de 4000 habitants, et typiquement, du "pôle rural" qu'il était au moment où l'auteur enquêtait, l'INSEE en a fait en 2011 une "petite aire urbaine" d'un trait de plume. Cela dit, les 500 pages de l'étude sont passionnantes car elles fouillent bien les différents aspects de la vie au village aujourd'hui : de la fin du petit commerce à la vie politique de plus en plus atone en passant par les familles recomposées et la polarisation par Aix en Provence, non loin. Une bonne description, et observation, de la sociabilité donc. L'approche est sociologique, même si l'éditeur en sous-titrant "une histoire" nous trompe un peu. Et heureusement, car nous en avons marre de l'histoire en géographie. Mais attention, contrairement à ce qu'on voudrait croire les aspects de Cadenet généralisables à tous les villages de France sont bien peu nombreux. Cadenet est un village de Provence qui bénéficie d'une activité touristique importante (dynamique résidentielle), il est facilement accessible, il est bien plus riche, et peuplé nous l'avons dit, que la moyenne des villages français. Il suffit pour s'en convaincre de consulter les résultats électoraux, la campagne du plateau de Millevaches dans la Creuse est très à gauche, elle n'a pas grand chose à voir avec la campagne de Cadenet, qui est très à droite.

Fin village ou

En 2022 Olivier CHADOIN fait paraitre Fin du village ou "ghetto rural" ? Misère de la France périphérique (138p). Bien qu'il s'agisse d'une étude du bourg de Ste Foy la Grande en Gironde, il faut le faire figurer ici car les phénomènes décrits sont souvent partagés dans les villes de ce type. Pour faire simple : la bastide de Sainte Foy se situe selon l'INSEE dans un "couloir de pauvreté", qui s'intensifie, mais elle est aussi fortement touchée par le dépeuplement. Ici, la présence d'une population de saisonniers souvent d'origine maghrébine, ainsi que l'implantation d'un petit centre commercial à côté de la ville a créé un clivage qui se retrouve, et c'est ce que dit bien l'auteur, dans chacune des politiques publiques. L'auteur s'attache à la fois à montrer qu'ici, le ruissellement métropolitain ne fonctionne pas, mais ne produit pas non-plus un vote d'extrème droite.  

On a beaucoup évoqué dans la presse le petit livre de Eric CHARMES, La Revanche des Villages

 

Revanche des villages

En contrepoint du pessimisme des 2 précédents, le sociologue, encore un, présenté par la plupart des journaux qui ont fait la promotion de son livre comme un géographe (pourquoi ?) présente un meli-melo d'idées assez abstraites (le livre n'est agrémenté d'aucun croquis, d'aucune illustration) sur le qu'est la ruralité de nos jours. Mais il est bien difficile pour l'auteur de se désembourber d'un vocabulaire technocratique, assez flou voire paradoxal : après avoir affirmé par exemple que "la distinction ville-campagne est dépassée" (p8), les mots "village", "campagne" reviennent presque à chaque page (en fait, le mot "dépassé" était déjà dans le titre). Certaines pages ne semblent pas coller au titre qui leur est donné (notament dans le chapitre 3). Mais c'est le titre de l'ouvrage lui-même qui semble trahi au fil du texte, et en particulier dans le chapitre 4 : les exemples des pages 89 à 99 qui illustrent le pouvoir des villages sont plutôt dérisoires que démonstratifs. Voilà donc pour les aspects critiques.

Il faut reconnaitre que le livre La Revanche des Villages donne de bonnes pistes de réflexion, comme par exemple sur l'idée de "clubbisation" du village (p27), ou de bons repères comme par exemple p33, lorsqu'il met en évidence que les communes "périurbaines" ne sont construites que sur 20% de leur surface. Ou encore, p37, lorsqu'il relativise l'idée de péril urbain : si chaque foyer habitait sur une parcelle de 10 ares, 90% du territoire français resterait inconstruit !

Du côté de la PAUVRETE RURALE, le magazine Alternatives Economiques publie en octobre 2010 un article remarqué sur la pauvreté rurale, dans le canton de Lamastre en Ardèche. On en trouve une copie sur le site de la commune, ici. Dans les campagnes, la question de la pauvreté n'est pas une anecdote, puisqu'on estime que les 3 quarts des "néoruraux" sont éligibles aux HLM (et le développement des HLM à la campagne fait des remous).

Sur le sujet de la pauvreté rurale, il faut évoquer avec un certain malaise 2 livres de sociologues parallèles. Il s'agit de Ceux qui restent. Faire sa vie dans les campagnes en déclin de Benoit COQUARD (La Découverte, 2019, 280p) et de Yaelle ANSELLEM-MAINGUY, Les filles du coin. Vivre et grandir en milieu rural, (Presses de Science Po, 2021, 264p). Les 2 livres sont vraiment comparables, ils décrivent selon la méthode de la sociologie par immersion des profils de jeunes restés dans des espaces ruraux non périphériques. Benoit COQUARD évoque surtout des garçons, Yaelle ANSELLEM-MAINGUY ne parle que de filles. Les 2 livres sont passionnants et bien entendu évoquent des jeunes adultes peu qualifiés touchées au moins par la précarité, sinon par la pauvreté. Mais ces livres mettent mal le géographe très mal à l'aise ! En effet, l'anonymisation des témoignages conduit les auteurs à rester très vagues (et même complètement abstrait pour Benoit COQUARD) sur la localisation des vies quotidiennes décrites. Même sa thèse n'est pas accessible. La vie dans une campagne pauvre (comme l'Aisne par exemple) n'a rien à voir avec la vie dans un secteur littoral en Vendée ! Les époux PINCON-CHARLOT nous ont donné un aperçu, dans leurs livres, de ce que pouvait être la vie dans les campagnes privilégiées du "Gotha" : encore un autre milieu rural qui complètement différent. Et la pauvreté de la montagne corse, encore un autre univers... Dès lors, quelle valeur accorder à ces 2 ouvrages, pourtant très diffusés ?

COQUARD ANSELM

 

La question de l'ECONOMIE PRESENTIELLE et de l'ECONOMIE RESIDENTIELLE est importante aussi. On trouvera les définitions et les lignes principales de cette "circulation invisible des richesses" dans La République et ses territoires, de Laurent DAVEZIES (2008, Seuil, 110p). Mais ce livre traite des clivages régionaux sans s'attarder au clivage ville - campagne. Pourtant, cette économie présentielle a un impac considérable dans le nouveau dynamisme des campagnes. Elle est la traduction concrète du désir de campagne, qui ne se dément pas, de mai 1968 à aujourd'hui, de José Bové à Pierre Rhabbi. Bien des urbains s'installent donc à la campagne, définitivement (comme les 2 personnages sus-cités), saisonnalement (retraités), ou pour quelques jours (touristes). En tout cas quand on s'y installe de manière temporaire, on gonfle l'économie dite présentielle. La Lozère (département commun à José Bové et à Pierre Rabhi, donc) a ainsi plus de 110 présents pour 100 résidents et a renoué avec le dynamisme démographique ! On touche ici au rôle du tourisme, qui est évoqué précisément par une foultitude de cartes de l'Atlas du tourisme édité et mis en ligne grâcieusement par le Ministère de l'économie sur cette page. Pour être plus précis sur le profil sociologique des différentes campagnes touchées par l'économie présentielle et touristique, on pourra se référer au petit atlas de Christophe TERRIER sur les mobilités touristiques en France (2007)

 

TERRIER

 

Le problème est que cet atlas n'est pas centré sur les espaces ruraux, il faut donc en avoir ue lecture sélective... il en va de même si l'on cherche sur le site de l'INSEE pour découvrir certaines spécificités régionales des campagnes.

 

Britanniques en NlleAqu

 

Cette carte éditée par l'INSEE en 2017 ne montre pas les domaines Britanniques de la guerre de Cent Ans, pourtant elle y ressemble, pusiqu'il s'agit de la proportion de Britanniques installés de nos jours dans la région. Il n'est donc pas rare d'avoir plus de 15% de Britanniques dans certains cantons du Lot-et-Garonne, ou de la Charente ("Un quart des Britanniques vivant en France sont néo-aquitains" Christian TCHIVEINDHAIX, INSEE 2017)

Impossible de terminer cette page de bibliographie critique sans aborder bien sûr l'aspect polémique de l'AMENAGEMENT DES TERRITOIRES RURAUX.

 

SOUCHON

L'essai de René SOUCHON n'est pas écrit par n'importe qui. D'abord il faut le dire, il n'est pas écrit par un géographe. Mais par un praticien de l'aménagement rural, puisque René SOUCHON était président de feu la région Auvergne. Aux avant-postes du délaissement des espaces ruraux par l'Etat central, l'homme a pu dénoncer le problème de nombreuses fois. Peut-être est-ce une cause de la suppression de cette même région ? En tout cas l'ouvrage a beau ne compter que 224p, on y trouve un peu de tout. Pourquoi pas commencer la lecture par le chapitre 4 sur les "atouts" des espaces ruraux ? Cela permettrait de voir les choses de manière claire et positive. Car en effet, les 2 premiers chapitres écrits par R. SOUCHON sont une chronique législative un peu amère (mais c'est bien logique) des 20 dernières années. La critique de la plus en plus faible péréquation territoriale a une place importante dans le texte, elle ne correspond qu'à 4,5% des budgets des collectivités locales alors que l'auteur estime qu'elle devrait être de 20% minimum. Le problème selon lui est aussi qu'il n'y a plus dans la direction de l'Etat de consensus sur une politique rurale. Voilà qui devrait nous faire subir un sérieux "retour de balancier" (p22). Dans la partie 3, Jean-Luc CHAPUT présente des territoires ruraux qui se développent... mais voilà, ce n'est pas très rassurant car leur développement, ce n'est pas vraiment Dubai ! Ni à Murat, spécialisée dans le télétravail ; ni à Saint Bonnet en Rochefort qui s'est doté d'un "naturopole"... quand à la partie 4, elle est bien optimiste sur la "révolution numérique"

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre présentation du n° 8031 de la Documentation photographique. Pour les oublis et autres manques : Non, nous n'avons pas tout dit. Notre liberté d'expression était comptée à grand renfort de signes y compris les espaces entre les signes. Choisir, c'est renoncer... Souvent la grande échelle a été analysée avec les photographies de paysages...<br /> <br /> Bon, nous essaierons de faire lieux la prochaine fois. Je vois que vous aimez les analyses multiscalaires. Mon HDR en regorge, je vous rassure. <br /> <br /> Bien cordialement.
Répondre
Bibliographie critique de géographie
Publicité
Archives
Publicité